J'avais envie d'une bonne bouffée d'optimisme donc pourquoi pas s'adresser à ce bon vieux Zozo... Non, plus sérieusement ça faisait un bon moment que je n'avais pas plongé dans l'univers sombre et pessimiste à base d'atavisme bien dégénératif et ça me manquait. Et pourquoi pas L’œuvre tant qu'à faire. J'étais tombé il y a quelques temps par hasard sur un extrait de la rencontre entre Claude Lantier et Christine, qui m'a fait sérieusement envie de le lire.
Dans ses Rougon-Macquart, l'écrivain nous a fait tous les milieux, milieux sociaux, toutes les professions, campagne et ville, avec une préférence assez marquée pour la ville tout de même, donc il n'était pas question que le milieu artistique échappe à la pointe de sa plume très aiguisée ; d'où L''Œuvre...
Et puis, quitte à choisir un milieu artistique autant en choisir un qu'on connait bien : celui de la peinture. Avoir été le meilleur pote de ce qui est actuellement, le 20 septembre 2016, le peintre le plus cher de tous les temps (merci le Qatar !!!) et qui a inspiré une des plus belles chansons écrites par Michel Berger, Paul Cézanne, aide beaucoup. Et autant s'inspirer (du moins dans les premiers chapitres !!!) de ce dernier pour composer le protagoniste, quitte à se brouiller avec lui (Cézanne, pas le protagoniste !!!) à cause de cela. Et pourquoi se mettre un peu en scène aussi...
- Claude Lantier = Paul Cézanne (du moins dans la première partie
!!!)
- Pierre Sandoz = Émile Zola
- Plein air = Le Déjeuner sur l'herbe (pas de Cézanne mais de
Manet !!!)
L'histoire, c'est celle de Claude Lantier, peintre de génie qui souhaite pas la reconnaissance mais qui en même temps se refuse à la concession. Le type de peintre qui ne connait qu'une gloire retentissante d'une manière posthume ou alors que très tardivement, le temps que le public et les critiques s'habituent à lui étant donné qu'ils ne veulent pas s'habituer à eux. Un peintre de génie, qui malgré l'amour fort de son épouse Christine, de celles qui vont tellement loin dans leur dévouement d'épouse qu'il est impossible qu'elles soient mères en même temps, qu'il trahit pour sa redoutable et insatiable maitresse la Peinture, et l'amitié de son meilleur poto, Sandoz, va tomber dans la possession de son art et dans le malheur de ne pas être reconnu à sa juste valeur...
Une description acerbe et puissante d'un milieu où les récompenses ne sont pas décernées à coup d'audace et de talent, mais à coup de petites compromis minables à base d'amitié et d'échanges de bons procédés quitte à décerner des prix à des merdes. Des médiocres qui piquent aux talentueux, qui auront une belle gloire éphémère et une bonne vie bourgeoise faite de somptuosités et de dettes avant de tomber dans les tréfonds de l'oubli... Et les bourrages de foules, grande spécialité zolaienne, tellement décrites crument qu'on étouffe autant qu'elles... Et du pessimisme trashs vous y aurez le droit aussi, en voulez-vous en voilà... Ben oui, on est chez Zola quand même...
Tu m'avais manqué Zozo...