Si ce livre était un tableau ce serait une fresque
Quelle claque ! Ce livre est sans conteste un des meilleurs que j'ai lu ces dernières années. Je l'ai savouré, j'ai mis environ 8 mois à le lire, non pas qu'il tombe des mains mais parce qu'il faut prendre le temps de suivre ces destins liés et croisés sur plus de 50 ans, de "digérer le beau".
Quelle force d'écriture ! je peux sans aucunes difficultés, rien qu'en fermant les yeux, me rappeler, sentir, voir, entendre des passages important du livre, tellement la force des mots, les comparaisons, la maîtrise de la langue (crue ou poétique) grave dans la mémoire des "états d'esprit".
Quelle maîtrise du temps ! ce roman trace la vie du docteur Larch, ses premières expériences à Boston, puis sa direction de l’orphelinat de Saint Clouds, que j'ai l'impression d'avoir visité. le tout sur plus de 50 ans. Cette fresque s'inscrit sans lourdeur dans l'histoire américaine de la Première Guerre mondiale, jusqu'au Maccarthisme, en passant par la Seconde, la Grande Crise...
Quelle galerie de personnages ! Tous les personnages que nous croisons sont de véritables "êtres", le docteur Larch, Homer Wells, Melony, le chef de gare,Candy, Wally, Ange, Rose Rose, M. Rose, les infirmières... chacun a ses idées, ses contradictions, ses vices.
Quelle histoire !
quelle réflexion ! le thème du livre porte sur l'avortement ( c'est la part du diable) et c'est un des plaidoyers les plus forts, un plaidoyer qui parle autant au cœur qu'à l'esprit mais c'est aussi une réflexion plus large sur les règles, celles qu'on s'impose, qu'on impose, qu'on considère comme supérieures, morale...
Comme une fresque c'est la somme des détails qui fait de l’œuvre un chef d’œuvre, sans aucun doute je considère ce livre comme un chef d’œuvre de la littérature.