Sujet de thèse de doctorat « Le narcissisme ou, plus précisément, pourquoi les personnalités narcissiques sont de plus en plus nombreuses aujourd’hui. […] En réalité ce n’est pas étonnant – l’objectif est de montrer une façade qui permet d’engranger le plus de likes, de commentaires, enfin, ce qui intéresse l’utilisateur. […] Aujourd’hui, il y a des gens qui ne sorte plus de chez eux, qui ne font que se prendre en photo ou se filmer dans différentes situations pour poster leurs images sur les réseaux sociaux. » Ainsi s’exprime le jeune doctorant lors d’un apéritif entre amis, au beau milieu du roman, et semble posé comme un "cheveux sur la soupe" et qui ennuie fort l’enquêteur présent que ces palabres indiffèrent.
Bon, me suis-je dit, l’auteure règle ses comptes avec les accros des réseaux sociaux. Je suis assez vieux pour rester en dehors de tout ça et n’être que le spectateur ahuri d’une société scotchée à ce que j’appelle son greffon.
Contrairement au Covid 19, je ne fais pas partie, là, de la population à risque. En tant que technicien, j’apprécie mon portable, comme outil perfectionné, pour les services rendus. C’est mon Couteau-Suisse du XXIe siècle. Pourquoi s’en priver. Mais ce n’est qu’un outil. Devient-on esclave d’un outil ?
D’un outil, peut-être pas, mais c’est la clef qui ouvre la porte des réseaux dits sociaux…
ET alors, l’auteure s’en donne à cœur joie… la petite discussion autour d’un verre devient le thème central du livre. Poussé à son paroxysme Camilla Grebe nous montre les excès abominables auquel ce narcissisme pathologique peut aboutir.
Camilla Grebe est une romancière suédoise, née en 1968 à Älvsjö. Dvalan (2018) publié en français sous le titre L'Ombre de la baleine (2019) est son onzième roman.
Comme la plupart des polars scandinaves, on est désarçonné, au début par la complexité des nom propres, impossibles à prononcer et à mémoriser, puis on s’attache aux personnages, bien campés, bien en chair, même pas toujours très sympathiques, et les pages tournent vite pour savoir la suite… Bon, ce n’est pas de la grande littérature mais une bonne évasion assurée.