L'usage des armes, et la plume plus forte que l'épée.
Zakalwe est, ou plutôt était, un agent de la Culture. Et la Culture a besoin de lui pour éviter qu'une dispute dans un amas stellaire ne dégénère en guerre. Diziet Sma est chargée de le trouver et de le réintégrer dans ses fonctions.
Il y a deux trames principales, celle que je viens de décrire, et une série de flash-backs sur Zakalwe et son enfance. Zakalwe est un héro torturé au passé complexe, imparfait. Banks présente généralement la Culture comme une entité bienfaitrice, mais les personnages la discutent suivant leur position propre, à travers les changements qu'eux-mêmes ou leur monde d'origine ont subis. Ils s'interrogent perpétuellement sur les véritables motifs de la Culture, et la viabilité de sa politique, face aux réalités d'un monde qui n'a rien d'une utopie.
Tout comme le premier roman du cycle de la Culture, et le seul autre que j'ai lu, "Consider Phlebas", l'histoire est sombre, complexe, aime faire souffrir ses héros, mentalement et physiquement. Pour certains personnages, une grande partie de cette souffrance est celle qu'ils s'infligent eux-mêmes. Toutefois, et contrairement à "Phlebas", leurs personnalités sont suffisamment profondes et travaillées pour qu'on accepte leurs tendances à l'auto-destruction, ou à passer l'essentiel de leur temps intoxiqués.
Ce livre est intéressants par de multiples aspects, dont le style littéraire splendide de Banks n'est pas le moindre. Tout n'est pas uniformément noir non plus. Il y a quelques moments comiques et quelques occasions d'explorer l'utopie de la Culture de l'intérieur.