Dans mes lectures 2022, nouvel épisode pour découvrir la littérature russe, ici du début du XXème siècle.
C'est aussi la seconde des 2 pièces de théâtre lues de Tchékhov après La Mouette.
La pièce est centrée sur la Russie :
- la réforme de 1861 ayant émancipé les serfs,
- les paysages typiques du pays. Comme dans La Mouette, on imagine facilement une datcha, ici entourée de cerisaie,
- la vie bourgeoise locale en opposition des voyages aristocratiques.
Comme dans La Mouette, c'est donc la Russie qui est mise en scène.
Et comme dans La Mouette, Tchékhov pointe du doigt la réforme de 1861 qui aaboli le servage. Sur ce thème, on mentionnera d'ailleurs l'évocation des âmes vivantes qui autrefois animaient la cerisaie. Vraisemblablement en hommage aux Âmes mortes de Nicolas Gogol...
De même, le faste aveugle de l'aristocratie russe qui l'a menée à sa ruine n'est visiblement pas un mythe tant il est au centre de la pièce et est souligné par l'auteur.
La pièce est légère et se lit aisément.
Et plus que sa consoeur, La Cerisaie est une oeuvre ancrée dans son temps avec un regard qui éclaire sur les transformations de son époque. On se rapproche des thématiques humanistes de Gogol, même modestement
Bref,
La Cerisaie est très proche de La Mouette. Et donc aussi agréable à lire avec un peu plus de contenu.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs livres russes et En 2022, littérature de la "Russie" et grands auteurs français du XXème
Créée
le 8 oct. 2022
Critique lue 21 fois
D'autres avis sur La Cerisaie
Entre Tchekhov et moi, c'est décidé, le divorce est définitivement consommé. La cerisaie était la seule pièce de la "tétralogie" (avec La mouette, Oncle Vania et Les trois sœurs) que je n'avais pas...
le 9 août 2017
8 j'aime
8
J'ai des lacunes pour apprécier à sa juste valeur les pièces de théâtre, mais ça aura été une lecture éclairante sur le déclin des familles nobles russes, dans les années qui suivent l'abolition du...
Par
le 6 févr. 2021
1 j'aime
J'ai vu la pièce au théatre de L'Odeon fin 2010 et je suis partie avant la fin. Le casting, la mise en scène et l'ambiance ne rendent pas justice au Tchekhov dont je me souvenais (pour avoir lu, vu...
Par
le 2 févr. 2011
1 j'aime
1
Du même critique
Ils sont des livres dont on se souvient toute sa vie. Mais avec un sentiment de satisfaction modéré, tiède. Celui-ci en fait partie. Et pourtant il était précédé d'une belle réputation - due à de...
Par
le 7 juil. 2021
11 j'aime
10
Lire l'Amant, c'est d'abord faire abstraction du film. Non pas qu'il soit mauvais, Les rythmes, les ambiances, la magie n'y sont juste pas identiques. Lire Marguerite Duras, c'est parcourir des...
Par
le 27 janv. 2021
9 j'aime
7
Ce tome de l'âge d'or est le 2nd de l'histoire et clôture donc magistralement cette quête de pouvoir médiévale. Son graphisme si particulier en est toujours la particularité. Au risque évidemment de...
Par
le 5 déc. 2020
9 j'aime
