La documentariste et essayiste nous décrit sa révulsion de la pratique du sexe avec les hommes, ce qui l'a conduite à une abstinence volontaire depuis quatre ans. Par suite, elle en distille des propos très crus, d'une grande dureté, vis-à-vis des hommes. Suite aux remarques qui lui sont faites, elle reconnait se livrer à une forme de manichéisme, qu'il peut exister des hommes bien, y compris dans le cadre de l'intimité, mais qu'elle n'a pas eu a chance d'en rencontrer.
Cela peut se concevoir, mais il demeure un peu rapide et simple de généraliser. La domination masculine a certes engendré des relations pathologiques avec les femmes, la sexualité suivant le même rythme, avec son lot de ravissements.
L'auteure nous informe, plutôt vers la fin de l'ouvrage, son passé de travailleuse du sexe et les viols dont elle a été victime.
Ces expériences relèvent du drame personnel et appellent à l'empathie et à la bienveillance. Le sexe ne peut pas être un travail et rabaisse les personnes qui s'y livrent, avec tout le lot de dépendances ; quant au viol, il mérite bien sa qualification de crime. Il ressort de ces étapes effrayantes que l'auteure ne peut garder qu'une vision déformée et pathologique de la sexualité, à partir de laquelle il n'est pas possible de généraliser.
La domination masculine fausse naturellement les rapports entre les sexes, de surcroît dans la sphère intime ; par ailleurs, les versants sociaux qu'a côtoyé cette femme l'ont naturellement éloignée des formes épanouissantes de l'amour. Que l'abstinence lui fasse du bien pour se reconstruire, cela s'entend fort bien ; qu'il lui faille du temps pour (re)trouver ses repères, cela se conçoit tout aussi bien. Mais sas situation doit être remise dans le contexte.: tout rapport avec les hommes ne peut pas être perçu comme déviant.
Il en ressort que ce témoignage est utile, mais à replacer dans un environnement défavorable, là où les relations entre sexes posent déjà question à la base.