La colonie pénitentiaire est une longue nouvelle de l’écrivain austro-hongrois Franz Kafka. Le début in medias res du récit organise la rencontre du lecteur avec un visiteur d’une colonie pénitentiaire. On souhaite montrer à ce visiteur une nouvelle machine construite pour exécuter le condamné. Mais seul l’officier en charge des exécutions semble enthousiasmé par cette machine. Enjoué, il souhaite montrer au visiteur le fonctionnement de la machine et s’ensuive alors de longues descriptions de tortures, mais qui étrangement, prennent des accents comique. En fait, le contraste entre la scène de torture et l’officier zélé est parfois drôle malgré la situation. On apprend que l’officier cherche à perpétuer l’oeuvre de l’ancien général, qui n’est plus là. La colonie selon lui a bien changé et il regrette la présence de son chef. La fin de la nouvelle se poursuit comme un rêve, où tout s’accélère en quelques pages. En effet, le visiteur se rend avec l’officier dans une sorte de bar, et l’instant d’après il se font poursuivre par des hommes prêts à les tuer. Kafka dans ce récit livre une magnifique nouvelle, mais touche à la noirceur de la nature humaine, du côté du condamné, du bourreau, de l’observateur. Le cynisme dont fait preuve l’auteur au fil du texte allège le texte de toute interprétation trop hâtive considérant le contexte colonial.