Impossible de parler de ce livre sans évoquer l’histoire tragique de son auteur. Né en 1937 à La Nouvelle Orléans, John Kennedy Toole se suicide en 1969. Atteint d’une profonde dépression, causée entre autres par les nombreux refus d’éditeurs concernant son livre. Sa mère poursuit ses efforts, et en 1980 paraît enfin La Conjuration des Imbéciles, plus d’une décennie après la mort de son auteur. Ironie du sort, le livre sera un succès dès sa parution…
L’histoire se déroule à La Nouvelle Orléans au début des années 60. On y découvre Ignatius J. Reilly, personnage aussi détestable que drôle. Diplômé en littérature médiévale, obèse, sans emploi, extrêmement intelligent mais totalement paranoïaque, méprisant et grossier, il vit reclus chez sa mère alcoolique. Enfermé dans sa chambre, il remplit les pages de ses nombreux carnets de notes et passe son temps à se plaindre et à critiquer ce qui l’entoure : religion, société, politique…
Un accident provoqué par sa mère le force à travailler pour la première fois de sa vie afin de rembourser les dégâts causés. Travaillant dans une usine de fabrication de pantalons, puis vendeur de hot dog ambulant, Ignatius sera confronté à des personnages et des situations aussi improbables que drôles. Le récit alterne entre ces déambulations et des pages entières de son journal intime.
Je ne dévoile rien de plus de l’intrigue et vous laisse découvrir par vous-même ce livre. Rarement une lecture ne m’aura fait autant rire, un classique de la littérature humoristique américaine qui restera encore longtemps dans mes lectures favorites.
Je termine avec une citation de Raphaëlle Leyris à propos de cette Conjuration des Imbéciles : "On ne peut pas lire ce livre, l'un des plus drôles de l'histoire littéraire américaine, sans pleurer intérieurement tous ceux que Toole n'a pas écrits."