Maitre du Jeu et romancier, ce n'est pas la même chose...
Passer du format de série audio mp3 au roman, voilà le challenge qu'avait relevé John Lang, alias Pen of Chaos avec "La Couette de l'oubli", suite directe de sa série des aventuriers du Donjon de Naheulbeuk.
Pour appréhender correctement ce livre, il est bien entendu nécessaire d'avoir une parfaite connaissance des deux premières saisons de la série, et avoir en tête tous les épisodes bonus n'est pas superflu. Faisant partie de cette catégorie de population, j'ai récupéré le livre et me suis lancé le temps d'un trajet ferroviaire.
Alors, que dire de "La Couette de l'oubli" ? C'est éminemment moins bon que la saga audio, changement de média oblige. C'est d'autant moins bon que PoC s'acharne à vouloir retranscrire son style de narration audio sur le papier, rendant l'ensemble assez indigeste à lire, surjouant de formules alambiquées. Ça s'améliore sur le dernier tiers du livre où son écriture, plus calme, devient paradoxalement bien plus amusante.
Niveau histoire, c'est bancal au possible, et si on y réfléchit un peu, ce n'est pas une histoire, c'est une partie de jeu de rôles, tout simplement... C'est en gros un peu le reproche majeur que j'aurai à faire. C'est très bien de vouloir retranscrire cette ambiance parodique de jeu de rôles Pen & Paper, mais il y avait malgré tout de la place dans ces 367 pages pour ficeler un scénario un brin plus haletant.
Tout n'est cependant pas à jeter, loin de là. L'humour du Donjon de Naheulbeuk est bien présent, les passages "Bulletin cérébral de l'elfe / Nain / Ranger / etc" sont très amusants, et l'absence d'histoire en tant que tel permet à John Lang de nous faire découvrir plus en détail son univers, plus particulièrement celui des différents cultes de la terre de Fangh (tous plus débiles les uns que les autres, bien entendu).
Un livre à réserver aux fans absolus de la saga donc, c'est en finissant sa lecture que je me rend compte que je ne le suis peut être pas suffisamment. Ou que, ne jouant pas à des jeux de rôles D&D et affiliés, je suis passé à côté de l'essentiel de l'humour.