Toute nouvelle ambiance dans la Curée. On quitte le milieu provincial du sud de la France pour atterrir en plein milieu du Paris de l'époque, en plein changement. Et l'un des acteurs de ce changement, c'est Aristide Rougon, fils de Pierre Rougon. Bon, comme il n'assumait pas ses choix politiques par le passé, il décide de changer de nom & de faire un nouveau départ dans la capitale : c'est désormais Aristide Saccard. On suit donc les histoire d'Aristide Saccard et de toute la vie mondaine de Paris. Mais, il est comme au second plan, effacé par sa femme Renée & son fils, issu de son premier mariage, Maxime.
L'incipit nous présente d'ailleurs Renée et Maxime en promenade, on est immédiatement plongés dans l'action. Et ce sont eux que nous allons suivre tout au long du roman. Parce que l'histoire principale de la Curée, c'est la romance semi-incestueuse entre Maxime et sa belle-mère Renée. Parce que Renée, lasse de sa vie de femme riche et entretenue, veut un peu de piquant. Elle a tellement tout fait qu'il ne lui reste plus que cela pour satisfaire sa soif de nouveauté. On suit donc les hauts & les bas de leur relation, avec Saccard qui fait une apparition ici ou là.
Ce que j'ai aimé, c'est le parallèle entre la première et la dernière scène. On voit Renée dans les mêmes lieux, mais avec tout ces évènements passés entre temps. Le paysage, l'ambiance, rien n'a changé, et pourtant tout est différent dans la vie de la belle blonde.
J'ai beaucoup aimé le personnage de Renée, qui est finalement prise dans le piège du beau monde malgré elle. Ce n'est qu'à la fin, qu'elle se rend compte à quel point elle a changé, qu'elle est devenue ce qu'elle ne voulait pas être.
Et en face de cette jeune femme qui tombe lentement dans la débauche, on a son mari, qui spécule à tout va, qui se ait de l'argent sur le dos de tout le monde, comme beaucoup d'autres autour de lui. La rénovation de Paris, la création de tous ces grands boulevards, Saccard a décidé qu'il en profiterait. Et il ne laisse personne se mettre entre son objectif et lui.
Zola nous décrit avec magnificence les bals, les tenues imposantes & incroyables de Renée, mais aussi les bâtiments et la nature. Des descriptions qui laissent l'imagination vagabonder. C'est vraiment sublime.
J'ai beaucoup aimé cette description du nouveau Paris, malgré quelques longueurs, parfois. J'ai aimé les relations tordues entre les individus, tous autant qu'ils sont. Les faces publiques et les faces cachées de chacun d'entre eux. On sent que Zola insiste vraiment sur cette facette psychologique des personnages, et c'est superbe.