Le roman de Wilkie Collins fut publié en Angleterre en 1860 quelques 13 ans après « Les hauts de Hurlevent ». Peu connu des lecteurs français, Collins n’en demeure pas moins le précurseur des romans à intrigues qui ont fait la gloire des écrivains britanniques du genre.
Walter Hartright est un jeune professeur de dessin et une nuit, alors qu’il se promène, il secourt une femme vêtue en blanc échappée d’un asile privé. A Limmeridge House où il va donner des cours. Il est surpris de la ressemblance d’une de ses élèves Laura Fairlie avec cette mystérieuse dame en blanc.
Autant le dire, ce roman est pour moi un chef d’oeuvre que je place bien au-dessus de l’improbable « Hauts de Hurlevent » et en tous points.
Son intrigue est époustouflante, prenant sans arrêt son lecteur de court, rebondissant là où l’on croyait naïvement que tout était joué et que l’on avait tout deviné !
Chaque personnage est si finement travaillé qu’il en demeure inoubliable. Le style qui, comme l’avait maladroitement fait le roman d’Emily Brontë, alterne les récits en changeant de point de vue est, lui aussi, brillant.
Il est rarement donné de lire littérature aussi intelligemment conçue et construite.
Malheureusement, le snobisme a toujours poussé plus avant les drames que les récits policiers ou de suspense, c’est sans doute une des raisons qui fait que cet auteur est si peu connu ici.