Peut-il être légitime de ne pas respecter les lois de l’État si l'on juge que celui-ci n'est pas juste ? Telle est la question que pose Henry Thoreau dans ce pamphlet anti-esclavagiste. Selon lui, la réponse doit être affirmative, ce qui implique par exemple de ne pas payer l'impôt exigé par l’État.
Plein de bonnes idées, Henry Thoreau les développe hélas de manière assez confuse, au point qu'on ne sache plus très bien sa position vis-à-vis de la démocratie. Sans structure ni plan, le pamphlet bien que bref et censé être intense se perd parfois, certains passages doivent être relus et rerelus avant d'en tirer un sens. Derrière quelques piques spirituelles semble parfois se dissimuler une pointe de rancœur vis-à-vis de l’État et de ses concitoyens, ce qui fait tache dans une réflexion se voulant objective et détachée.
Au niveau du fond, on trouve tout de même des réflexions intéressantes. Un bon citoyen ne devrait pas être un citoyen obéissant, un sujet-machine ; Face à un mauvais État, la place du juste est en prison ; La plupart des gens ont peur des représailles de l’État et de la perte de protection en cas de désobéissance, il faut alors vivre en autarcie ; Enfin, la justice doit être absolue et intemporelle, ce que les hommes politiques ne sont pas capables de mettre en place.
Un bon fond donc, mais qui aurait gagné à être mieux mis en forme. Je reste curieux de découvrir d'autres œuvres d'Henry Thoreau, notamment Walden ou la vie dans les bois, qui est sûrement mieux développé que ce court pamphlet.