L'idée de départ est excellente, l'écriture est excellente, mais l'histoire est ennuyante. D'abord braqué sur "l'événement" de la disparition des rêves, le projecteur narratif se déporte petit à petit d'une part sur l'histoire personnelle de la narratrice, bien plus fade et convenue que le point de départ du scénario, d'autre part sur un personnage, Andrea, que le manque de charisme et la passivité désolante qui le caractérisent (appelés "lenteur") empêchent d'être véritablement énigmatique. En guise de "roadtrip", on nous sert une balade de santé en voiture, dont les étapes ne semblent parfois même pas constituer une progression dans l'histoire mais une errance biographique, un voyage rétro-initiatique, pourrait-on dire. La fin, qui donne le fin mot de l'énigme, rabat encore l'histoire sur une fable décadentiste, limite complotiste, étrangement puérile, qui est loin de faire rêver. Une déception prometteuse, dans la mesure où les talents d'écriture de l'auteure permettent tout de même de rester attentif jusqu'au bout.