Et d'une, il est inhabituel qu'un Deon Meyer sorte quelques jours avant la furie de la rentrée littéraire. Et de deux, le livre est un poids léger, moins de 200 pages, par rapport aux pavés qui sont en général proposés par l'auteur sud-africain (chronologiquement, il a été publié avant La Proie, dans sa version originale). Pas d'inquiétude, cependant, le style incisif de Meyer est bien au rendez-vous, de même que son amour des intrigues complexes qui, pour cette fois, se résoudront en grande partie par la chance. Étant donné l'épaisseur du roman, il y a moins d'éléments sur la vie privée des deux enquêteurs qui nous sont devenus familiers (Benny Griessel et Vaughn Cupido) et sur l'évolution de la société sud-africaine. En contrepartie, l'affaire criminelle, qui tourne autour du monde de l'art, est plutôt originale et permet à l'auteur, en évoquant le peintre Fabritius, de faire un clin d’œil inattendu au célèbre Chardonneret de Donna Tartt. Tout bien pesé, ce polar de Deon Meyer, possède suffisamment de moelle pour satisfaire ses lecteurs fidèles, en attendant des nourritures plus substantielles de sa part. Renseignement pris, Donkerdrif, déjà paru en Afrique du Sud, atteint les 450 pages. De quoi être rassuré, non ?