Après un drame éprouvant, Jane cherche à tourner la page. Elle découvre « One Folgate Street » et est conquise par cette maison ultra moderne, chef d’œuvre de l’architecture minimaliste, parfaite. Pour pouvoir y vivre, elle doit se plier aux règles draconiennes imposées par son architecte, Edward Monkford, aussi mystérieux que séduisant. Parmi celles-ci : répondre régulièrement à des questionnaires déconcertants et intrusifs.
Quel drame peut entraîner l’être humain à s’auto-punir en acceptant consciemment la manipulation ?
La maison est pensée pour transformer celui qui y vie, Jane en est persuadée. Jusqu’au jour où elle apprend qu’Emma, la locataire précédente, qui lui ressemble …. y a trouvé la mort…
Pour prendre un nouveau départ le mieux c’est encore de changer de lieu de vie, de décor et parfois d’amis… donc pour accéder à la perfection de « One Folgate Street », maison ultra-moderne et connectée, dessinée par un architecte adepte du minimalisme, … il faut en payer le prix… Ce n’est pas toi qui décides que tu vas vivre un nouveau départ, c’est le propriétaire qui décide si tu le mérites ou pas… et pour vivre dans cette maison il faut ressembler à cette maison… Il faut la vivre, la sentir, s’en imprégner…
Les chapitres s’alternent et ne ressemblent pas ! J’ai beaucoup apprécié la succession des chapitres qui naviguent entre Jane, la fille de maintenant et Emma la fille d’avant, qui a vécu dans ces murs.
C’est incroyable de constater la similitude des choix qu’elles font.
Elles se ressemblent physiquement et leurs actes sont quasi identiques, malgré les 3 ans qui séparent la vie de ces deux femmes.
Le passé d’Emma rejoint et croise le présent de Jane, les rendant plus proche que jamais au point d’en devenir troublant…
La maison est un personnage à part entière, une maison connectée, qui contrôle ton poids, qui te pose des questions et ne rebranche le tout qu’une fois que ton questionnaire est validé… Cet endroit te possède peu à peu, au point que tu es fait à son image, minimaliste, épuré.
Un excellent thriller psychologique avec une construction déroutante, c’est presque un huis clos oppressant… La manipulation à l’état pur. Tout le monde manipule tout le monde et même la maison devient manipulatrice …
Bravo à l’auteur qui a su distiller avec parcimonie le doute, l’obsession, la manipulation. Le suspense est travaillé de main de maître et s’installe peu à peu, à l’image de la maison qui prend peu à peu possession de toi… Le mystère s’épaissit autour de ces deux femmes pour un final d’une excellente qualité et que je n’ai pas vu venir ! Un auteur à suivre c’est certain.
https://julitlesmots.com/2017/02/22/la-fille-davant-de-j-p-delaney/