Thérèse Desqueyroux, la suite !!!
A la fin de "Thérèse Desqueyroux", on quittait la protagoniste libre comme l'air à Paris après une étouffante détention au nom des apparences bourgeoises. Dans "La Fin de la nuit", le grand François Mauriac nous la fait retrouver 15 ans après dans cette même capitale (en fait entre les deux il y a eu deux nouvelles avec elle mais je ne les ai pas encore lues !!!), quarantenaire mais déjà vieillarde et au crépuscule de sa vie...
L'histoire commence quand sa fille Marie se rend de manière impromptue au début de la nuit à son appartement, après avoir fugué du domicile paternel, pour que sa mère la soutienne dans ses fiançailles, mal vues par les deux familles respectives des "amoureux", avec George, originaire du même coin et venu étudier à Paris... Le futur gendre va s'avérer plus fasciné par sa future peu conventionnelle belle-mère que par sa fiancée...
Si on est pas au niveau de "Thérèse Desqueyroux" (il faut dire que l'écrivain avait placé la barre très haute !!!), Mauriac parvient à faire comprendre la fascination qu'exerce Thérèse sur les autres personnages, sur lui-même ; fascination qui contamine très vite le lecteur. Une anti-héroïne qui ne peut s'empêcher de détruire les gens qui l'entourent et qui surtout ne peut s'empêcher de s'autodétruire, virant même lors de ce qui est certainement le summum du livre à la paranoïa, à travers des éclairs effrayants de lucidité.
Thérèse, on peut se permettre de ne l'appeler que par son prénom tellement on se sent en profonde empathie avec elle, est un personnage suffisamment fort et passionnant pour porter à elle seule un roman. François Mauriac en a eu pleinement conscience et l'a, à raison, laissée faire.