La science-fiction est un genre fascinant. Entendant partout chanter les louanges de Murakami, j’ai décidé de me lancer avec « La fin des temps »…
Sans être enthousiasmée, ma lecture a été une saine pause dans des lectures plus difficiles, exigeantes.
On se laisse porter par cette double histoire dans deux mondes. L’un dans une ville étrange où on confisque aux gens leur ombre qui meurt peu à peu de cette séparation, où on déchiffre des vieux rêves dans des cranes de licornes préalablement polis, jolies petites bêtes fragiles qui paissent tranquillement autour d’une forêt mystérieuse et dangereuse entourée d'enceintes infranchissables si ce n'est par les animaux …L’autre où des savants fous et leur fille plantureuse en tailleur rose manipulent des cerveaux et construisent des laboratoires dans des cavernes où menacent les terribles ténébrides, monstres invisibles à l'odeur de poisson pourri au service du mal. Ajoutons à cela un soupçon d'informatique avec des programmeurs utilisant le shuffling pour échapper aux pirateurs voleurs de données. Il y a de beaux moments où l’on traverse le territoire des ténébrides dans le monde souterrain, où on échappe à des trous d’où sortent des sangsues et où on manque de se faire noyer avant d’escalader une tour immense où se situe un autel; ou les pages sur les recherches du professeur qui travaille à supprimer à la demande les sons du monde , possibilité qui donnerait la toute puissance à des organisations politiques...
Je pourrais continuer comme cela longtemps ( le livre fait plus de 600 pages…), le seul intérêt étant de créer un univers sommes toutes assez envoûtant, surprenant et assez original, en tous cas pour un lecteur européen ( même si on trouve des références culturelles assez présentes à des cultures autres que japonaises).
Les adeptes du genre y trouveront leur compte, comme d’ailleurs les autres, sachant être peu exigeants quand même en ce qui concerne le fond...