La dévotchka et le prestoupnick
Dieu que c'est frustrant. A chaque fois que j'attaque un roman de Grangé, je suis toujours plein d'enthousiasme, et je les finis généralement dans le même état. Ici, j'ai été plus que mitigé. Le personnage de Jeanne Korowa (comme le bar dans Orange Mécanique) est un chouilla stéréotypé, thé vert, riz blanc et masturbation de temps en temps. Ah, une touche d'anti-dépresseurs et de paranoïa pour couronner le tout. Bref, c'est un peu la parisienne de base qui cherche à se faire remarquer par sa maigreur et ses cheveux roux.
Le livre se décompose en deux parties. La première à Paris, la deuxième ailleurs (c'est du spoil si je vous le dis). La première partie est bien, dans le plus pur style Grangé, avec des meurtres et des insomnies. La deuxième est un peu plus faible et bien moins convaincante dans sa réalisation, avec un enchaînement d'événements un peu trop irréel pour passer pour vrai.
Juge d'instruction, Korowa se fera une joie d'outrepasser pas mal de lois pour arriver à ses fins. En cela, elle est insupportable. Elle sait qu'elle fait des trucs illégaux, pour lesquels elle aurait instruit des dossiers pour des personnes lambda. Ça tient pas. D'ailleurs la plupart de son entourage se désolidarise petit à petit, la laissant faire ses choix miteux seule comme une trentenaire parisienne qui mange du riz blanc et qui boit du thé seule dans son appartement.
C'est dommage de dilapider une idée comme celle-là. Même si j'admets que j'ai pas forcément bien compris le psychédélisme à la fin du bouquin, avec le coup de la forêt dans l'homme et non pas l'inverse (c'est pas du spoil, c'est ce qu'on trouve sur la 4e de couverture). Je suis pas forcément contre, mais ça fait un peu Moffat, quand même.