Quelle expérience, quel voyage...
La lecture est parfois éprouvante, inutile de le nier. L'histoire et les péripéties sont souvent tristes et pessimistes. En tant que lecteur, on a l'impression de contrer avec la horde et de ressentir toutes les difficultés d'une traversée exigeante, suffocante.
Et pourtant quel pied. Quelle maestria. Je n'ai jamais été aussi pris par un récit, avec une envie irrépressible de savoir ce qui se cache à l'Extrême-Amont et une soif de découverte des membres de la Horde, qui se dévoilent de manière si subtile, si intelligente...
Les membres les plus antipathiques de ce groupe bariolé finissent par être les plus marquants, les plus attachants. Parce qu'on apprend à les connaître, à contrer avec eux. Impossible de rester de marbre face à leurs épreuves.
Les 200 dernières pages sont d'une intensité folle et j'ai dû vraiment me forcer pour ne pas le finir d'une traite. Et la cerise sur le gâteau : l'aboutissement de l'histoire est parfait et vient boucler la boucle de manière magistrale.
J'ai longtemps hésité à mettre une telle note, notamment parce que les quelques défauts de rythme et une prose parfois un peu pédante ralentissent la lecture, mais finalement l'évidence s'impose : quel foutu pied !
Un plaisir de l'Aval à l'Amont, une épopée fantasque et fantastique, une fenêtre sur l'existence, un vivier de réflexions humanistes fascinantes. La Horde du Contrevent, c'est tout ça à la fois. Un livre-monde comme il en existe peu.