La lune seule le sait est une trilogie dont le premier tome a été qualifié de premier grand roman steampunk français. Le steampunk ! Littéralement punk à vapeur. Mais qu’est-ce qui se cache derrière ce mot qui peut paraître barbare aux non-initiés? Le steampunk est d’abord un mouvement littéraire rétro futuriste qui depuis trente ans a dépassé toutes les frontières et toutes les définitions pour se décliner dans tous les arts. En simplifiant prenez le 19ème siècle victorien et ajoutez lui une technologie avancée et vous pourrez alors toucher du doigt ce que peut être le steampunk.
Dans le premier tome de la lune seule le sait Johan Héliot nous propulse au printemps 1889. Les Iskhis des sélénites (habitants de la lune donc) entrent en contact avec la terre lors de la clôture de l’exposition universelle de Paris. Une alliance s’instaure et les iskhiss mettent à disposition de l’Europe une technologie hyper avancée. 10 ans ont passés et l’Europe s’est considérablement transformée garce à ce pacte. Mais qui dit technologie avancée dit prise de pouvoir et asservissement du peuple. C’est bien ce qu’a entrepris Napoléon III. Alors les intellectuels exilés organisent la révolte. Et voilà Jules Verne dans son propre rôle, missionné par un Victor Hugo chef de file de la résistance. L’objectif : aller sur la lune noyé dans un groupe de journalistes pour aider les révolutionnaires. Car sur la face cachée de la lune Napoléon II a créé une prison qui renferme tous les dissidents. Jules Verne y retrouvera ainsi Louise Michel, figure emblématique de la commune de Paris.
Réécrivant l’histoire, Johan Héliot en reste néanmoins dépositaire en créant dans sa trilogie un passé qui aurait pu être. L’uchronie est ici clairement maîtrisée avec son cortège de personnages célèbre qu’on se plait à croiser. On sent que Johan Héliot se régale à réécrire la grande histoire et il le fait pour notre plus grand plaisir. Alors si vous ne connaissez pas encore cette veine de la science-fiction, n’hésitez pas à plonger dans la Lune seule le sait !