Peu familière du genre science-fiction, rubrique space opera, j'ai eu du mal à entrer dans le récit malgré un style affirmé et facile à lire. Est-ce parce que j'ai été très (trop) concentrée sur l'apprivoisement d'éléments narratifs totalement nouveaux pour moi (lexique, noms, langue, système politique...) que j'ai ressenti si peu d'empathie pour les deux personnages principaux pourtant voués à affronter ensemble mille périls ?
Mon manque de familiarité avec l'univers d'Ursula K. LE GUIN a rendu assez difficile ma compréhension de ce que je découvrais au fil des pages. Le récit est dense pour un roman aussi court : il se passe beaucoup de choses, beaucoup de déplacements dans l'espace, dans le temps mais aussi à travers la tradition orale (contes, récits mythologiques) ou des précis scientifiques comme une étude sur la sexualité des habitants de la planète Géthen, tous androgynes, ce qui fait leur particularisme.
C'est d'ailleurs cette spécificité physiologique qui a en grande partie valu à "La main gauche de la nuit" son succès. Ecrit au tout début des années 70, ce roman, largement récompensé de prix illustres, est considéré comme féministe (bien qu'on n'y croise quasiment pas de femmes) et fut depuis sa parution particulièrement bien accueilli et apprécié par la communauté LGBT. On peut donc y voir un écrit de fiction précurseur, remis dans son contexte sociétal. Mais, pour moi - et tant pis si ça fait grincer des dents - je suis très hermétique à la question du genre donc je n'ai pas été fascinée par cette thématique.
Ma lecture m'a simplement semblé divertissante car, renonçant assez rapidement à comprendre les tenants et les aboutissants de ces nouveaux mondes intergalactiques, je me suis plutôt concentrée sur les aventures des deux héros, notamment une fameuse traversée de glaciers en plein hiver, parfaitement décrite.
Parce que "La main gauche de la nuit" est considéré comme un classique, je suis contente de l'avoir découvert mais il n'a pas suscité en moi d'engouement ou d'émotion particuliers.