Rastignac, apparu dans le Père Goriot, devient l'amant de Delphine Nucingen, issue d'une famille juive à la tête d'un grand groupe bancaire et financier, qui n'est pas sans rappeler l'installation des Rothschild dans l'espace économique français. Rastignac, après avoir intrigué dans la famille Goriot, continue ses plans alimentant ses objectifs d'ascension sociale. Aussi finit-il par intéresser un groupe de journalistes, intrigués par ces nouvelles fortunes et ce personnel qui vient notamment l'incarner. Ainsi Finit, Blondet, Couture et Bixiou tentent-ils d'approcher ces princes de la finance. Cela permet d'apprendre que Rastignac contribue à liquider des entreprises, comme celle dont César Birotteau a pu faire les frais dans un présent ouvrage, et que ledit Eugène de Rastignac s'enrichit substantiellement, au point d'acquérir un hôtel particulier. Subséquemment, la question du lien de causalité, et donc celle de la régularité de ces opérations commerciales, viennent à être posées.
Cette nouvelle peu connue assied pourtant la notoriété d'un personnage sulfureux, arriviste à souhait, sachant manier les leviers utiles de son époque, sans trop susciter d'inquiétude, en sachant manoeuvrer avec les tolérances du jour. Son apport s'avère donc autant sociologique que psychologique, ainsi que sarcastique à souhait, comme toujours, via un humour grinçant. Elle est aussi intrigante qu'intéressante.