La panthère des neiges. Un animal qui se dérobe au regard, se faufile derrière les roches, s’éloigne à la vision de ceux qui ne savent pas regarder. Voir. C’est ce qu’apprend Tesson. Ouvrir rétines. Se plonger dans le monde, en découvrir les strates d’une nature que l’homme abandonne, piétine et déforeste pour y implanter son règne.
Munier et Tesson dans une même aventure. Une quête. Trouver la panthère des neiges. L’observer. Être accepté d’un animal sauvage. Avoir le privilège de l’observer. C’est au Tibet qu’ils se rendent, affrontent les températures négatives, le territoire parfois hostile. Il faut apprendre, écouter. C’est l’apprentissage du monde animal.
Le règne animal.
La beauté logée derrière la patience.
Va-t-elle venir ? S’offrira-t-elle à leur vision ?
L’attente devient délice tout autant qu’elle est torture.
Plus qu’un récit de voyage, c’est la quête d’un monde qui s’effondre, la cavale auprès d’une nature qui se retire.
Les pensées de Tesson se déversent, toujours enrobées d’une plume poétique. Des phrases qu’on souligne, des réflexions pour lesquelles on hoche la tête. Des mots justes, la verve parfois acide mais surtout lucide. Un émerveillement littéraire. Un texte qui enveloppe les photographies du livre Tibet – Minéral Animal, Vincent Munier.