Pourquoi je n’ai pas réussi à glisser dans le rythme du livre ? Pourquoi me suis-je si peu senti partir à l’aventure, aussi contemplative soit-elle ?
A coup sûr, Sylvain Tesson est un homme cultivé. Il à le goût du style et de la poésie des mots. Il ne se contente pas du peu. C’est visible, les pages transpirent, ça ruisselle. On sent le mal qu’il s’est donné pour travailler ses mots et leur donner une belle facture.
Est-ce que j’ai manqué de culture pour y goûter ? Aurais-je raté quelque rythme complexe, une autre manière de profiter de l’ouvrage ? Sans aucun doute…
Peut-être aussi a-t-on demandé aux mots d’en porter trop. Peut-être a-t-on déséquilibré le baudet en répartissant la charge. Vu de ma position, j’ai quand même l’impression qu’il boîte.
On reproche à la NRF les publications d’un style littéraire trop pesant, de cette culture lourde, pédante. La critique est d’évidence trop absolue pour être juste. C’est tout de même cette idée récurrente qui m’a heurté lors de mes tentatives répétées de plongeon dans le récit.
Comprenons-nous bien, je ne lance pas le procès de l’auteur. Il propose une oeuvre qui sûrement lui correspond et mes échecs ne sont évidemment pas le reflet de sa volonté. J’ai vécu des moments de plaisirs durant cette quête de la panthère de neiges, profité de quelques fulgurances délectables; l'homme a de l'esprit !
Je ne lance procès à personne, même pas moi. Je suis simplement triste que ces élans successifs se soient trouvés enchevêtrés dans un sentiment de trop plein. Trop de fois, l’oiseau-lecteur s’est senti comme plombé en vol. Vous l'aurez compris, le titre me semblait la promesse d'une liberté plus agréable pour une chasse sans fusil.
Essayez toutefois, vous n’avez rien à perdre (surtout si le livre vous est gracieusement prêté) et revenez donner votre avis, critiquer la critique.