En 1943, Curzio Malaparte (1898 – 1957) est officier de liaison auprès des troupes alliées, dans la ville de Naples où les Américains viennent de débarquer. Naples est une ville exsangue dévorée par la faim et Malaparte raconte, de manière aussi brutale, macabre et picturale que dans «Kaputt», cette cité peuplée de femmes et d’enfants décharnés, aux visages couleur de cendre, de napolitains réduits à la honte face à aux soldats américains. La misère et la honte des napolitains luttant pour survivre les réduisent à une condition, selon Malaparte, encore plus tragique que la guerre.
«Avant la guerre, nous avions lutté et souffert pour ne pas mourir. Maintenant, nous luttions et nous souffrions pour vivre.».
«Vous ne pouvez pas imaginer de quoi est capable un homme, de quels héroïsmes, de quelles infamies il est capable, pour sauver sa peau. Cette sale peau.»
Comme dans «Kaputt» publié six ans auparavant, il est impossible démêler le reportage de la fiction dans «La peau», deuxième volet de cette fresque tragique de l’Europe en guerre, publié et traduit en français en 1949 par René Novella pour les éditions Denoël, somme hallucinée de mensonges qui permet de raconter la vérité.
La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/12/21/note-de-lecture-la-peau-curzio-malaparte/