Un style d'écriture moins difficile à suivre que ce que je redoutais pour un auteur de cette époque, ni trop plat, ni trop abstrait, c'est très bien équilibré. On ressent vite la maîtrise et la mesure du style en lisant les premières pages. Pour le fond du propos par contre c'est ni plus ni moins que la maladie, c'est écrit dessus comme le Port Salut. Et immanquablement au fil des pages, la comparaison entre les comportements des personnes dans les événements décrits et dans notre propre histoire récente avec la Coviderie s'établit. Et pour ma part il n'y a pas vraiment de conclusion qui s'en dégage. Les détresses humaines sont globalement les mêmes dans ces contextes, mais les réactions des gens face à l'adversité semblent différer parfois, peut-être du fait de la religion plus présente en ce temps là. Same but different, but still the same? je ne sais pas trop en vrai... en tout cas on sent une petite animosité à l'égard de la religion (chrétienne notamment) dans ce roman, mais curieusement vers la fin, dans le monologue de Tarrou au balcon sans vouloir spoiler, j'ai cru percevoir des accents... bouddhistes dans la tirade anti-condamnation-à-mort (entre autres sujets), et dans le contexte c'est assez atypique et très intéressant. Un grand roman en définitive, on ne nous a pas menti