L'étranger était l'illustration romancée du Mythe de Sisyphe, symbole de la résignation de l'homme devant l'absurdité de son destin. La Peste est celle de l'Homme révolté, celui qui dit non. Entre les deux, une seule solution, le suicide. Ces trois thèmes sont présents dans l'oeuvre de Camus, aussi bien ses essais et ses romans que ses pièces de théâtre. La Peste, ce fléau qui s'abat sur Oran, évoque évidemment pour ses lecteurs de 1947 le nazisme et les personnages renvoient aux Résistants, aux collabos, aux victimes, à ceux qui se résignent, aux héros et aux pauvres types. On les suit avec intérêt en se disant peut-être "moi, à leur place, que ferais-je ?