Je ne sais pas quoi penser de ce bouquin.
Dès le début il a tout d'un livre autobiographique historique. Je ne suis pas emballée. Je ne comprends pas ce que Lola Lafon essaie de me dire. Je ne suis pas à l'aise avec le mépris et parfois le regard de l'autrice qui me paraît hautain. Nadia est agacée du point de vue occidental et intellectuel de Lola. Ou peut-être est-ce moi ? Car je le suis c'est sûr. Et c'est clairement le cas. Elle a raison Nadia, l'Occident n'est pas mieux. Cette prise de haut, me gêne.
Au milieu du roman, les rôles s'échangent. Nadia adulte, ne nous semble plus si fragile, innocente et défendable. On entre en empathie avec l'autrice, pour laquelle semble se dessiner une légère remise en question.
Si je ne comprenais pas l'intérêt d'inventer les passages de vie de l'héroïne, au 3/4 du livre je commence à me prendre au jeu. On y croit à ce que Lola écrit, invente de par ses recherches. Les prises de parole de Nadia sont jouissives, rebattant sans cesse le point de vue occidental des faits. Nous remettant à notre place. Puis Lola reconnait enfin, avec intelligence, ce point de vue criticable qui est le sien.
Ce que j'en retiens de ce livre, c'est une autrice qui raconte l'histoire d'une fille, jeune femme, femme qui est celle des femmes qui livrent le combat infini et permanent de leur existence par leur seul corps. Parallèle, ou peut-être que c'est de là que naît, la révolte d'un peuple contre son dictateur. Ces deux histoires se parlent en ricochet. Peut-être bien qu'elles racontent la même chose.