Kvothe, ce cher rouquin prodige, barde, magicien et, selon lui, tueur de rois. Après Le Nom du Vent, où il nous a raconté ses misères d’orphelin et ses déboires financiers constants, La Peur du Sage poursuit son épopée avec encore plus d’apprentissages, d’errances et de moments de "je suis tellement génial mais la vie est dure quand même".
Patrick Rothfuss écrit comme un alchimiste mélangeant le lyrisme, l’action et la contemplation dans une grande potion magique, avec un effet secondaire non négligeable : le livre est long, trèèèès long. Kvothe passe autant de temps à perfectionner son art musical qu’à se prendre des claques existentielles, et parfois, on a envie de lui dire : "Allez mec, bouge un peu, on veut voir du sang, des rois assassinés et des révélations fracassantes !".
Mais voilà, l’univers est tellement bien construit, la plume si immersive, que l’on se laisse happer malgré tout. Entre son séjour chez les Adem où il apprend à casser des têtes avec philosophie, son flirt intermittent avec Denna (ah, Denna, cette énigme ambulante qui passe plus de temps à disparaître qu'à exister), et ses magouilles politiques, Kvothe nous balade encore et toujours, sans jamais vraiment nous donner ce qu’il promet.
Alors oui, c’est captivant, c’est bien écrit, c’est parfois frustrant, mais au fond, on adore suivre ce conteur légendaire qui aime tant s’écouter parler. Maintenant, Rothfuss, si tu nous entends, ON VEUT LA SUITE !