L’approche inhabituelle de la magie, la place de la musique (le héros devient un virtuose du luth), la sourde menace et les recherches bibliographiques que suscitent les Chandrians, le rude apprentissage dans la rue puis à l’université, l'originalité des enseignements et des professeurs, l’amour bien sûr, l’amitié, tout cela dans un style agréable: le premier tome était passionnant et laissait présager une suite exaltante. Je l’avais d'ailleurs noté 8.
La déception est venue peu à peu avec la deuxième partie tant l'histoire piétine et la narration se perd en détails et considérations répétitives qui finissent par agacer (les problèmes récurrents dans la gestion de son budget par le héros notamment !). Si l’on peut admettre le choix de l’auteur de laisser la relation amoureuse rester désespérément platonique (encore que...), elle s'exprime au travers de scènes identiques qui se répètent avec les mêmes ressorts. L’histoire elle-même ralentit pour s’embourber franchement et l'on n’y croit plus du tout au troisième volume. Et c'est d'une lenteur... Même les intermèdes du narrateur à l’auberge deviennent parfaitement insipides. La quête initiale a été éludée et l’on se dit qu’il faudrait encore au moins 1500 pages du même acabit pour en retrouver le fil. J’ai donc, après m’être accroché pendant 120 pages, gagné par la torpeur, lâchement mais sans mauvaise conscience, abandonné KVOTHE et ses compagnons à leur vaine et ennuyeuse traque …
Il faut assurément regretter la césure opérée à des fins mercantiles par l’éditeur car elle freine encore le rythme insuffisant du récit et accentue la déconvenue du lecteur au changement de livre (surtout lorsque l'enchaînement n'est pas immédiat).
Au final, malgré de très bons passages et un premier tome prometteur qui vaut le détour, une réelle déception dans la durée.
Dommage.