Fausses notes assourdissantes

la chasse aux bandits, et d'une manière générale tout le temps passé à la cour du Maer

Je ne vais pas m'attarder sur les qualités, elles sont assez évidentes pour tous ceux qui ont lu le premier. L'univers est excellent, le style d'écriture est probablement le meilleur que j'ai lu pour la fantasy, et les personnages sont intéressants et plausibles.
Maintenant là où le bât blesse.
Et je commence par ce qui me tient le plus à coeur dans chaque oeuvre, qu'elle soit littéraire, cinématographique, vidéoludique, ou musicale : le rythme. Là où le premier était exemplaire, ce second volet se rate.
Le début à l'Académie est long, poussif, et redondant (surtout après avoir déjà passé autant de temps à l'Académie dans le premier tome).
Le milieu (à la cour du Maer & la chasse aux bandits) est long et ennuyeux. Les jeux de pouvoir à la cour ne sont pas intéressants, et la chasse aux bandits est incroyablement fastidieuse.
La fin en pays Adem est... réussie ! Et oui, il faut bien qu'un passage soit bon quand même. La découverte de leur culture, de leur société, et de ses épreuves pour s'intégrer sont très intéressantes et le seul passage du livre où on ne se dit pas "bon, quand est-ce qu'on passe à autre chose". Ca et l'incursion en pays Faël. Mais c'est juste une appréciation personnelle, c'est quand même très long pour ce que c'est.

Dirigeons-nous à présent vers les 3 gigantesques problèmes de ce livre en ce qui concerne la deuxième chose la plus importante : le scénario.

La relation Kvothe - Denna. Mais que quelqu'un les abatte ! C'est plus possible là ! Leur relation est insupportable. Je n'arrive même pas à mettre des mots sur mes sentiments sur leurs intéractions. J'adore Denna, mais merde. 2 livres de 1000 pages et on ne sait rien d'autre sur elle que le fait qu'elle est belle. Merde ! On ne sait même pas son nom ! Je vais y revenir, mais trop de mystère tue le mystère. Mais ce n'est pas de ça que je voulais parler. Ce dont je voulais parler c'est la manière complèment hors de personnage par laquelle elle est ejectée de l'histoire pour les 500 prochaines pages. Après nous avoir bassiné pendant des pages et des pages sur l'adoration et l'obssession de Kvothe envers Denna, cette explosion de rage est impossible. Ca ne colle simplement pas à son caractère, même en considérant le traumatisme de la mort de ses parents.
Et j'ai même pas envie d'aborder leur dernière intéraction qui m'a juste donné envie de m'arracher les yeux.

L'avant-dernier passage dans le présent. Ces quelques pages me font craindre le pire pour le dernier tome. Si ça part en sucette à cause d'un chagrin d'amour, je vais péter un cable. La situation à l'auberge, et même simplement sa défaite, est une insulte à tous ceux qui l'ont formé. L'arrêt de la musique est une insulte à ses parents et plus largement à tous les Edema Ruh. L'arrêt de la sympathie est une insulte à Abenthy et ses professeurs de l'Académie. Son inaptitude au combat est une énorme insulte à Vashet et tous les Adem(s?). Je ne vois aucune justification possible à cela, peu importe à quel point il a été traumatisé. Même si Denna a été coupé en tranche par un adem utilisant un brin d'herbe connecté à une corde de luth pour faire son office, je ne croirai pas que ça aurait fait rejetté toutes ces activités à Kvothe.
Donc je suis très sceptique pour le dernier tome.

Aucune réponse mais toujours plus de questions. C'est probablement ça qui fait que ce livre semble interminable. Pour garder quelqu'un intéressé, peu importe le domaine, il faut une récompense occasionnelle. Or nous n'en avons aucune (que je me souvienne), alors que les questions s'empilent, ce qui génère une frustration conséquente.

Mention spéciale bonus à Kvothe seul que je trouve bien plus antipathique dans ce deuxième tome, notamment lors de la péripétie avec Devi où il est vraiment abject.
Pour conclure je dirai ceci. J'espère que l'auteur se rend compte que Kvothe n'attend pas réellement la mort. Si tel était le cas, il serait retourné auprès de Félurian, peu importe son état mental. Espérer mourir sans avoir honoré sa promesse est détestable.