La Prisonnière par ngc111
Il s'agit d'un tome axé principalement sur la jalousie. Le narrateur fait venir Albertine à Paris et tente à tout prix de lui éviter toute tentation qui pourrait entraîner la perte pour le narrateur de sa dulcinée. Quelles tentations ?
Le jeune homme pense qu'Albertine est une Gomorrhéenne, qu'elle aime les femmes. Il suppute alors des relations avec la sadique Mlle Vinteuil, avec son amie Andrée ; il surveille du coin de l'œil les regards d'Albertine envers la gente féminine ; il interroge cocher et personnes ayant aperçu la jeune fille.
C'est de là que vient le titre de ce volume, la prisonnière, comme le confesse le narrateur, finalement tortionnaire de sa propre personne autant que de sa jeune amie. Mais cette prisonnière est déroutante, elle aime, elle pardonne. Elle est surtout docile, peu contrariante et ne cesse de répéter son bonheur de vivre à Paris avec lui. Bien sûr tout n'est pas rose et certaines colères, certains mensonges plus ou moins avérés ne cessent de semer le doute et la confusion dans l'esprit du narrateur.
Alors il alterne périodes de besoin (on désire ce que l'on risque de perdre) et volonté d'abandon (il est plusieurs fois sur le fil... la quitter ou non ?). Mais il l'aime malgré tout, la regarde dormir avec passion et tendresse, regrette les plaisirs charnels lorsqu'elle boude.
Hormis cela on a droit à de biens beaux moments de littérature sur la musique, sur les rêves, sur les marchands écumant les rues tôt le matin, sur les salons, sur d'autres écrivains (Stendhal, Dostoïevski, Tolstoï...). On retrouve toujours une succession de mots qui ne s'enchaînent jamais aussi bien que sous la plume de Marcel Proust. Bien entendu cela reste toujours aussi exigeant, cela requiert du temps et de la concentration mais le plaisir est toujours au rendez-vous.
Personnellement je ne placerai pas ce tome comme l'un des meilleurs mais l'écart est mince entre de tels récits.
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