Bon, après ça je lis un roman d'aventures, hein.
C'est à peu près ce que je me suis répété pendant la majeure partie de ma lecture.
J'aurai rarement lu un roman où il se passe si peu de choses. Les personnages hauts en couleur des livres précédents traversent l’œuvre à la vitesse d'étoiles filantes. Proust consacre ici l'essentiel de ses réflexions à la jalousie, de manière répétitive et obsessionnelle, comme s'il voulait que le lecteur éprouve lui aussi dans sa chair et dans son cerveau la souffrance du narrateur. Personnellement, j'avoue avoir été exaspérée par la pusillanimité de celui-ci, qui se cherche sans arrêt des excuses pour retarder sa séparation d'avec Albertine, alors même qu'il avait été si déterminé dans sa manière de rompre avec Gilberte.
Cette autopsie d'un amour maladif m'a donc laissée plutôt froide et j'ai eu beaucoup de mal à finir le roman. Peut-être cependant cette mise en place est-elle nécessaire à la cohérence du cycle ? Réponse dans quelques semaines/mois, lorsque j'aurai terminé la Recherche.