J'ai senti l'écriture comme encore très brûlante du sujet qu'elle aborde, comme encore pleines de cicatrices pas encore refermée, de poussières mordues et de larmes.
En fait, le livre m'a donné la sensation ' En finir avec Eddy Bellegueule, le premier livre d'Edouard Louis. Pas seulement parce qu'il s'agit de deux ouvrages autofictionnels sur les parcours cabossés d'homosexuels, mais surtout parce qu'il s'agit de deux premiers ouvrages.
C'est donc une écriture à vif, très chargée, pleine de sincérité et de violences, de générosité et de profondeur, ce qui donne parfois le vertige d'une écriture thérapeutique, mais qui est bien maîtrisé par l'humour et le rythme du livre. Si bien, que cela donne envie... d'une suite.
Comment le temps va agir sur cet auteur et ses rancunes familiales, ses doutes et ses angoisses ? Comment le succès de la réception de ce livre va influer sur son sentiment de solitude exacerbé? Qu'est-ce que ça lui a fait de passer du statut d'humoriste à celui d'auteur reconnu? De sortir, d'une certaine manière une deuxième fois, du placard?
C'est le début d'une aventure littéraire autofictionnelle assez prometteuse. Elle gagnerait surement à s'accompagner d'autres auteur-ice-s qui ont posé les bases de ce genre, eux-mêmes s'appuyant sur la sociologie, qui est pour l'instant un angle mort pour l'auteur.
Hâte donc, de découvrir ce que l'écriture et le recul pourront lui apporter.