A ma maman
Je ne serais pas qui je suis sans ma mère. Elle m'a porté à bout de bras pendant les 15 premières années de ma vie, dressée contre l'univers tout entier qui ne me voulait guère de bien. Contre mon...
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le 15 avr. 2018
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Mon premier Gary achevé au terme d'une lecture qui fouette le sang à tous les étages. Ce roman est le concentré de ce que la France a pu (et peut encore j'ose espérer) produire en terme d'héroïsme, de panache et de noblesse. Ne vous crispez pas en lisant ces mots, j'ai bien conscience que les droitardés et autres imbéciles les prostituent dans tous les lupanars d'internet, mais c'est vrai, la France s'est incarnée à plusieurs reprises dans l'histoire montrant encore aujourd'hui au monde toutes ses flamboyantes contradictions (elle a produit des grands saints et des conquérants, une monarchie absolue et la Convention nationale). Et voilà Gary, cet étranger qui répond sans sourciller à l'appel du 18 juin à l'instar du Grand d'Espagne qui était à ce moment dans la pampa brésilienne, qui traverse les horribles souffrances physiques et morales pour se battre toujours et encore, contre l'ennemi et contre lui-même, une contradiction ambulante : un cœur de feu en proie au désespoir, mais jamais aveugle lorsqu'il s'agit de voir l'espérance au bout du bout et le risque à courir pour l'atteindre comme dirait Bernanos.
C'est la jeunesse, le cœur alimenté de pompes en surrégime qui court partout et nulle part avec une idée en tête, vomissant les tisanes infusées à la camomille des vieux généraux desséchés de 40 : "Ils avaient raison, dans le sens de l'habileté, de la prudence, du refus de l'aventure, de l'épingle du jeu, dans le sens qui eut évité à Jésus de mourir sur la croix, à Van Gogh de peindre, à mon Morel de défendre ses éléphants, aux Français d'être fusillés, et qui eût uni dans le même néant, en les empêchant de naître, les cathédrales et les musées, les empires et les civilisations".
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Créée
le 10 févr. 2024
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