(Lu en version originale, je ne sais pas ce que vaut la traduction)
Une nouvelle très étonnante par rapport aux habituels récits gothiques de Lovecraft : On est ici plutôt dans de la fantasy. Au début, dur d'entrer dans le texte : Pas d'introduction à l'univers, et on nous balance des noms inconnus à tour de bras. Courage, ça vaut le coup de s'accrocher, le temps de s'habituer. Au fond, tous ces noms, peu importe ce qu'ils sont. Leur utilité est surtout de donner une saveur mythologique au récit, et d'apporter de la profondeur à ce monde. Ce n'est pas grave de ne pas tout comprendre, on peut juste se laisser emporter par le voyage.
Et quel voyage ! Les contrées du rêve sont un univers tout bonnement fascinant, aux paysages et habitants aussi variés qu'étonnants, sur lesquels on aimerait toujours en savoir plus. Le chemin effectué entre ces lieux par le héros est lui aussi intéressant, par ses modalités et ses détours inattendus. Ce dernier mot est particulièrement adapté à cette oeuvre : Impossible de savoir ce qui va se passer quelques lignes plus loin ! Alors que la plupart des nouvelles de Lovecraft sont particulièrement avares de péripéties, La Quête onirique en regorge.
Le sauvetage par les chats, l'apparition de Pickman... Qui pourrait s'y attendre ?
Le personnage principal, Randolph Carter, surprend lui aussi : Il ne s'agit pas d'un misanthrope au comportement passif comme beaucoup de héros des écrits de Lovecraft, mais d'un personnage actif, déterminé et montrant du respect même pour des êtres repoussants. Le motif de sa quête est simple et compréhensible, ce qui nous garde intéressé dans l'intrigue.
Comme on peut s'y attendre avec Lovecraft, le bestiaire est varié et original, d'autant plus qu'on n'y trouve pas que de machiavéliques abominations, il y a des êtres relativement sympathiques.
Bref, Kadath, c'est un voyage dans l'inconnu, parfois inquiétant, parfois attendrissant, toujours étonnant : Comme un rêve en somme.