Philippe Jaenada - que je découvre avec ce roman - m'a enlisée dans ses innombrables digressions narratives. Le style éparpillé passe encore, mais j'ai tellement eu l'impression que l'auteur s'écoutait parler - ou se regardait écrire - ou les deux !
Replonger dans une ancienne affaire judiciaire d'homicide, pour aussi sanglants que furent les faits, sent toujours un peu le réchauffé. N'est pas Truman Capote qui veut.
C'est tout un art pour un écrivain de se mettre en scène lui-même et de se présenter comme le protagoniste principal autour duquel les autres tournent en orbite. Cela nécessite à mon sens une grande humilité, ce que je n'ai jamais retrouvé dans la plume un brin vaniteuse de l'auteur. N'est pas Emmanuel Carrère qui veut.
Partant de là, les pérégrinations de l'auteur-enquêteur en Opel Meriva à travers le Périgord ne m'ont guère passionnée. J'ai pourtant réellement apprécié la documentation produite, Philippe Jaenada a indubitablement travaillé à fond son sujet. Je ne remets pas en question le pourquoi d'un tel roman, ni l'intérêt de découvrir ce terrible fait divers dont j'ignorais tout, ni de voir sous un autre jour la biographie d'un auteur célèbre - il s'agit ici de Georges Arnaud ("Le salaire de la peur") mais tellement de pages et tellement de dispersion ! A en avoir le tournis et à en perdre le fil.
Ce qui aurait dû être une enquête haletante aura surtout été un chemin d'ennui, dommage.