C'est dans un inextinguible déluge de larmes que j'ai atteint à la 635ème et dernière page de "La Storia" d'Elsa Morante, un des romans italiens les plus importants du XXème.
Je mets d’ailleurs au défi n’importe qui de résister aux pleurs en plongeant dans l’odyssée familiale d’Ida, la mère courage institutrice, et de ses deux fils, Nino (et ses nombreux surnoms) et Useppe, le petit dernier. La filiation est une des clefs de cet immense texte : l’aîné est orphelin de père, le second ne le connaîtra jamais. Au trio que nous rencontrons dans une Rome bombardée s’ajouteront deux chiens au fil des années (Blitz et Bella) qui sont des personnages extrêmement caractérisés et quasi humanisés, auxquels le lecteur va s’attacher fortement.
Nul ne peut croire qu’il conservera un souvenir durant toute l’indescriptible éternité qu’est la vie!
Paru en 1974, « La Storia », par sa fabuleuse ampleur romanesque et les thèmes qu’elle aborde, s’inscrit dans toute une lignée de grands romans-monde, de ceux que l’on retrouve chez Faulkner ou Garcia Marquez. Même souffle, même obscurité, même humanité qui respire et transpire toujours sous le chaos, mêmes prénoms qui reviennent comme une malédiction, même violence déchaînée de l’Histoire et des individus, même tendresse qui éclate inopinément et achève de sceller l’émotion.
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