<< De quel côté se trouve le bas ? >>

Derrière un résumé, somme toute, assez basique (le sujet de la guerre entre les humains et des extra-terrestres a été, admettons-le, déjà visité en long, en large et en travers des dizaines de fois), se développe l'histoire d'Ender, un petit garçon qui n'a commis aucun autre tort que d'être intelligent, mais qui sera placé à la tête de la guerre contre les Doryphores, les envahisseurs.

On peut noter de ce livre le style original, un peu déconcertant dans les premières pages par l'emploi occasionnel du pronom ''je'', mais aussi une intrigue bien posée, réfléchie, cohérente, et qui s'éloigne tout de même des bases : les hommes sont des gentils/les extra-terrestres sont des méchants (et oui, on peut avoir des remords à tuer des extras-terrestres). L'auteur a su retranscrire avec justesse la progression psychologique du personnage, une sorte d'évolution du caractère dans un milieu hostile (à ceci près que le milieu hostile est revêtu des couleurs de la technologie), mais aussi son intelligence. Il a également évité quelques écueils et les a transformé en avantages, comme avec la traitement de la gravité, et la perception qu'Ender a de l'espace. Problème ? Non, soufflant.

Le plus étonnant, ce sont les enfants, qui deviennent plus que des enfants ; surdoués, poussés trop vite dans un monde qu'ils ne comprennent pas, ils se métamorphosent, ne sont plus des gamins mais quelque chose de plus mature et de plus fragile à la fois, prennent vie entre les phrases du livre. On voir leur psychologie se modifier, se modeler sous l'enseignement qu'on leur donne, et un frisson me parcourt le dos chaque fois que je pense qu'en réalité, ils ont neuf ans, et je leur en donnerai bien plus ; en quelque sorte, on y retrouve un monde d'adulte mêlé à un monde de jeu, et le mélange est sublime à lire.

Pour une fois qu'un personnage qui est dit intelligent semble intelligent et rapide à comprendre... Le traitement des situations, comme par exemples les nouvelles tactiques de combats, est souvent innovant et original. Jusqu'à la fin qui dégénère rapidement et semble ne plus se tenir sur la plume d'Orson Scott Card, mais si l'histoire en elle-même.

Prenant.