En soi-même, l'auteur suffit à annoncer la couleur. Somoza est l'un des rares auteurs qui rime pour moi avec peur.
L'intrigue se base sur la théorie des cordes (cf the big bang theory et les travaux de Sheldon) qui pour faire simple impliquerait que que les différentes dimensions qui organisent le monde, connues (temps/3D) et inconnues prennent la forme d'une corde, donc.
J'ai lu ici et là que la première moitié du roman était quelque peu laborieuse, mais je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout d'accord ! Moi, littéraire aguerrie, j'ai eu le plaisir de saisir des concepts physiques qui m'étaient jusque-là pour le moins abstraits. La prose de Somoza, claire et imagée, lui permet de construire son roman sur un sujet complexe sans que l'évolution des personnages et de l'intrigue ne pâtisse des explications scientifiques.
Et l'intrigue vaut le détour. Les meilleurs physiciens au monde réunis sur une île pour une mission ultra-secrète. Et je vous jure qu'au milieu de la nuit, plongé dans le livre, vous y êtes, sur l'île. Au début, vous vous enthousiasmez des progrès en ce qui concerne les calculs, vous apprenez peu à peu à connaître les différentes personnes qui vont vous accompagnez dans cette aventure -je ne veux et ne peux pas vous spoiler mais le projet est assez incroyable- en appréciez certaines et d'autres pas du tout. Et puis peu à peu vous commencez à flipper, mais vraiment progressivement. C'est incroyable l'art avec lequel il gère l'intensité, la montée de la peur. Et quel réalisme ! Vous avez beau vous répéter que ce n'est qu'un livre, vous n'en êtes pas moins terrorisé, parce que c'est un génie, et qu'il vous a coincé sur ce foutu huis-clos !
Et la fin. Ah la fin... C'est l'une de celles ou vous restez sur un point d'interrogation, et l'une des plus belles
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