Bernard Minier a un style plus élégant que la plupart de ses concurrents sur le créneau "polar de gare", mais son histoire ne tient pas debout, on s'en aperçoit lors du dénouement, aussi absurde qu'hautement invraisemblable.
C'est très contrariant, mais heureusement l'atmosphère de cette vallée pyrénéenne isolée du monde est bien restituée, conférant au roman une certaine aura, d'autant que Minier choisit d'accentuer sa critique sociale en mode vieux réac' (apparemment c'est encore pire dans "La chasse", le bouquin suivant) : certains trouveront que l'auteur en fait trop, mais au moins il y a un propos sous-jacent à l'enquête policière.
Les lecteurs fidèles auront le plaisir de retrouver certains personnages habituels de la saga Martin Servaz - un peu trop d'ailleurs, vive les coïncidences...
L'écriture est fluide, on ne s'ennuie pas durant la lecture car l'intrigue reste accrocheuse, mais la fin du bouquin laisse un goût amer.
Après deux ou trois romans trop moyens, ma fidélité (toute relative) à Bernard Minier et à son héros récurrent n'est désormais plus qu'un souvenir.