La Zone, c'est un roman qu'on vit. Ça nous fait réfléchir, certes, ça nous choque, nous questionne, mais tout cela vient plus tard, après qu'on a calé tout ce magma de pensées libres et vibrantes, et quand on peut y réfléchir à tête reposée. Quand on est dedans, enfoncés jusqu'à la taille dans l'intensité d'un débat universitaire en concerto, dans la vivacité d'un vent du Dehors, dans la férocité d'un combat entre l'homme et la machine, dans la poésie d'une clameur posée là, dans l'ardeur d'une communauté où se soudent force brute, esprit politique ou artistique, valeurs fraternelles et sociales, quand on n'en peut plus de se dire que ce roman vibre comme un corps, on a parfois du mal à se concentrer sur le discours.
Certains le trouvent lourd mais pour moi, cette lourdeur ressentie fait partie du livre, c'est un peu brut de décoffrage et ça aurait certainement pu être poli ou dégraissé, mais ça fonctionne aussi tel quel.
Bref, encore un immense coup de cœur après celui qu'avait été ma lecture de La Horde.