Roman chrétien.
Jean Péloueyre, affligé d'un physique repoussant, se voit proposer la main de la très désirable Noémie d'Artiailh, mariage arrangé par le père de Jean, bien content d'avoir une aide à domicile.
Dès le début du roman, Jean tombe sur une phrase de Nietzsche "Puisse périr les faibles et les ratés, et qu'on les y aide". Cette phrase, tiré de "l'antéchrist" m'avait fortement marquée également, tant elle contraste avec la pensée chrétienne. A l'occasion de cette lecture, Jean se demande si il ne devrait pas réviser sa morale, et puis il est tiède quant au christianisme. Noémie, au contraire, est une dévote.
Pourtant, on constatera dans le développement de l'intrigue que c'est Jean qui se montrera le plus digne des vertus chrétiennes.
J'ai aimé l'exposé des tourments moraux des personnages. Et puis, on n'est nullement obligé de "valider" le christianisme suite à cette lecture. Au contraire, on peut se dire que le fait que seul un être malade, tel que Jean soit capable d'embrasser pleinement la morale chrétienne, démontre que le christianisme est doctrine pour les hommes malades. Et puis, le choix du curé d'encourager ce mariage rend tout le monde malheureux.
Le titre est bien trouvé et m'a fait pensé à la pièce "le diable et le bon dieu" de Sartre. Déjà dans celle-ci, on voyait les lépreux peu désireux d'être baisé, tant ils savent que c'est par vertu que les saints leur offrent leurs lèvres, et non par désir.
Néanmoins, ce roman souffre du même défaut que d'autres livres de Mauriac, il est trop court et insuffisamment développé.