Elles sont internées. Enfermées. Cloîtrées à leurs pensées, à leur délire. Reléguées derrière les murs. Loin du regard de la société. Elles sont les aliénées. Les épileptiques. Les putains. Les hystériques. Elles sont les femmes libres que la société refuse d’apercevoir.
Animaux de foire dans les amphithéâtres. Animaux de laboratoire pour quelques expériences ne cherchant qu’à prouver la supériorité du masculin.
Ce sont des portraits qui s’entrecroisent. L’une vieille catin ayant mis à l’eau un homme trop violent. Une autre qui se serait rêvée médecin mais condamnée à assister les hommes. Une autre enfermée par la peur de ses idées allant à contre courant d’une religion. Et la petite Louise. L’enfant naïve qui espère célébrité de son malheur.
Pas de pathos. On ne se larmoie pas. On oscille entre les différents personnages. On arpente les couloirs de l’hôpital. Folie oui mais pas uniquement. L’auteure montre la facette derrière la maladie. D’une société qui punie les femmes, trouve excuse pour enfermer celles qui n’acceptent pas le carcan social.
Un roman court mais intrigant. Une plume qui va vers l’essentiel, ne s’encombre pas mais égaye la rétine de phrases subtiles.