N'aimant pas du tout lire du théâtre (ce qui est assez logique), j'ai regardé en même temps une représentation (belge!) afin d'avoir un support plus adapté. Malheureusement, la scénographie n'est pas franchement à la hauteur du texte de Beaumarchais, si bien que mon immersion n'a pas forcément été idéale. De plus, et même si le grand homme s'est efforcé à casser de nombreux codes théâtraux pesants, il ne peut s'attaquer à tous et ce petit côté vaudeville avec claquements de portes et amants dans le placard, ça n'a pas très bien vieilli.
Mais il faut aussi saluer la belle vivacité d'ensemble, la modernité du propos à certains égards, une vision assez émancipatrice quant à la condition des femmes, faisant de Rosine une héroïne à forte personnalité, certaines situations particulièrement savoureuses et le génie de l'auteur dans certains dialogues (« je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer », pour ne citer que celui-ci), la pièce se révélant assez peu manichéenne, notamment quant au rôle de Bazile, nettement plus complexe qu'au premier abord. Difficile, donc, d'écrire un avis vraiment précis sur « Le Barbier de Séville » sans le replacer dans son contexte et son époque, pour ce qui reste encore aujourd'hui une œuvre gardant de précieux atouts.