L'avantage avec Stephen King est qu'il y en a pour tous les goûts, et lorsque je parle de goûts, j'hésite toujours à parler des miens qui semblent bien opposés à une majorité de "fans" qui hallucinent totalement devant l'incompréhension de mes préférences.
Pour exemple, j'ai toujours prédestiné le fléau (le meilleur) à la suite des "tour sombre" (que j'utilise pendant les soirées d'insomnies pour me rappeler au bon vouloir de Morphée). Je n'ai jamais réussi à m'implanter en lisant "ça", je lui ai toujours préféré "Bazaar", et je ne parle pas de Shining, vénéré comme son chef d'œuvre ultime, que je n'arrive pourtant pas à terminer, m'arrêtant au milieu du livre sans plus aucune sensibilité lyrique pour le continuer. Oui, je suis un peu à part.
Donc, lorsque la personne envisagée comme le maître de l'horreur (je suis plus Lovecraft pour ma part, un classique, mais bon) sort un petit pavé de nouvelles prépubliées ou inédites, il est bon ton, à mon avis, de profiter d'histoires différentes, pour espérer y trouver une petite perle qui se lirait en un coup.
Des petites perles, le bazar des mauvais rêves en possède, mais pas trop. Je dirais même juste ce qu'il faut. Les nouvelles de cet opus ne dérogent en rien le style de Stephen King. Certaines histoires (même si je les trouve moyennes) laissent certain arrière-goût de "déjà-vu" (Prononcez Deïja-Vous" en version originale) Mile 81 semble s'octroyer un assortiment de Christine et Roadmaster, Sale Gosse me rappelait le peu de ça que j'ai lu. Pour l'exemple.
Les histoires sont variables en termes de genre. Plus de fantastique de réellement d'horreur. Certaines nouvelles comme Batman et Robin ont un accrochage et Feux d'artifices imbibés sont pour ma part un réel délice, un plaisir symptomatique de lecture. Elles ne contiennent rien de fantastique ou d'horrifique, simplement des évènements tragiques du quotidien tournés légèrement à la dérision, jusqu'au bord de l'absurdité. Du grand plaisir.
Certaines histoires peuvent sembler vouloir vous laisser sur votre fin, (Ur, le petit Dieu vert de l'agonie, Mister Yummy) et pourtant après une petite réflexion sur votre lecture, votre imagination s'emporte avec ces fameuses questions qu'on aime se poser lorsque l'on n'a pas forcément les réponses. Qui ?, Pourquoi ? Et après ?
Le bazar des mauvais rêves est donc un bon atout dans la déjà longue série de livres édités. Il écrit plus vite que je ne le lit, mais même avec quelques années de retard sur la parution, je dirais que laisser désirer est fait pour mieux savourer.
Pour conclure. Je sais que certains lecteurs me diront, car on me l'a déjà dit : "King ? Mais c'est du commercial de Prisunic" ou bien "M'ouais, c'est toujours un peu la même chose, non ?"
Eh bien ce n'est pas grave. Quand King écrit, il me parle. Il lit dans mes pensées et me donne ses impressions sur ce qui l'entoure. Et puis après tout, tant de succès ne serait arrivé si ce n'était pas le cas chez de nombreux lecteurs. Je ne suis peut-être pas tant que ça à part, finalement.