L’Homme : ennemi mortel pour l’homme

ATTENTION, ceci n’est pas une "Critique". D’ailleurs je ne m’octroie pas le droit d’émettre des critiques, tout juste des commentaires. Ici, ce serait plutôt un billet d’humeur. Dans ce cercle littéraire de brillants lettrés, peu de gens vont lire ce livre et encore moins mon papier, mais si je touche une ou deux personnes, je n’aurai pas perdu mon temps et si j’éveille la curiosité de quelqu’un au point qu’il ait envie de réfléchir, voire de lire cet ouvrage, j’aurai gagné !


On se croit « raisonnable » (LAROUSSE : Doué de raison. Qui pense, agit selon la raison, le bon sens, la mesure et la réflexion) et on découvre que les dés sont pipés. Depuis des millions d’années, avant-même qu’Homo soit sapiens ou même hominidé, au fil de l’évolution, tout concourt pour qu’on ne soit pas maître de nos actes mais PROGRAMMÉ ! ! ! Oui, bon, on le savait, ce n’est pas nouveau, mais là "on" nous le démontre par A plus B et ça fout un choc, quand même…


Il s’est complètement gouré, le Créateur ! Il ne voyait pas plus loin que le bout de son nez ! La preuve : Sa Programmation à la noix, qui devait promouvoir tout le règne du vivant, dès qu’arrive Sapiens, tout dérape => Inconséquence ? Amateurisme ? Improvisation ? Aveuglement ? Imprévision ?... On pourrait continuer comme ça un certain temps mais ça ne sert à rien de L’accabler, Il doit déjà mordre Ses divins doigts devant Sa divine réussite.


Et pourtant il n’y a pas matière à plaisanter nous dit Sébastien Bohler…


Sébastien Bohler est né en 1970 à Strasbourg, il est journaliste, chroniqueur, conférencier et écrivain français. Rédacteur en chef de la revue Cerveau & Psycho, il intervient dans les domaines liés aux neurosciences et à la psychologie. Il est ingénieur, ancien élève de l’École polytechnique. Il est en outre titulaire d’un DEA de pharmacologie moléculaire et cellulaire et d’une thèse de neurobiologie moléculaire à l’université Pierre-et-Marie-Curie, sur le fonctionnement des récepteurs neuronaux impliqués dans la dépendance à la nicotine. Il sait de quoi il parle, non ?


Et donc ? Eh bien on est prédisposé pour être dopé à la dopamine… c’est marrant, on l’a fait exprès, ou quoi ? Dopé à la dopamine. La dopamine, c’est la carotte, la récompense… Se nourrir, se reproduire, acquérir du pouvoir, un rang social sont les clés du bonheur programmé. Eh oui, au cas où vous n’auriez pas compris que c’est bon : une giclée de dope et le nirvana entrevue vous fait comprendre que vous êtes sur la bonne voie, alors on remet le couvert, toujours plus vite, toujours plus haut, toujours plus fort ! Et c’est comme ça qu’on finit par se casser la G…


On sait très bien qu’en mangeant trop, trop de viande, trop de sucre et trop de graisse on finit par en crever : obésité, diabète, maladies cardiaques… mais on le fait quand même (dopamine), le pays le plus riche, le plus instruit et le plus civilisé du monde nous montre l’exemple.
On le sait que c’est con d’aller chercher sa baguette de pain avec un gros 4 x 4 qui brûle un max d’essence que la nature a mis une infinité d’années à fabriquer, mais on le fait quand même (dopamine). Et bien sûr, on se gare en travers, à cheval sur deux emplacements, pour montrer sa virilité, on sait que c’est très con, mais on le fait quand même (dopamine).
On le sait très bien que c’est con de faire le tour de la planète, en jet-polluant, pour espérer apercevoir une panthère, qui n’a rien demandé à personne, sur le flanc d’une montagne, à l’autre bout du monde, mais on le fait quand même (dopamine).
On sait que c’est con de faire croire à sa réussite sociale grâce à la couleur de sa peau : obtenir absolument un "beau" bronzage, preuve flagrante qu’on a les moyens de s’offrir un séjour lointain au soleil, au prix de tonnes de crèmes solaires déversées dans les océans qui détruisent les coraux et le phytoplancton, base de la chaine alimentaire et producteur d’une bonne partie de l’oxygène que nous respirons. C’est con mais on le fait quand même (dopamine).
La planète étouffe ? On produit du dioxyde de carbone par tonnes en brulant le fossilisé accumulé depuis des millions d’années, en quelque décennies, mais on s’en fout, et comme ce n’est pas suffisant on incendie les forêts qui peinent à fixer ce carbone, ce qui empire notre asphyxie, on le sait, mais on le fait quand même.
Tous ces excès sont si bons, si bien récompensés par la dopamine que c’est la course effrénée à l’autodestruction !


Revenons au livre, même si on ne s’en était guère éloigné.
Que nous dit Sébastien ?
« …j’allume la radio et j’entends le flash d’informations suivant : « 15 000 scientifiques viennent de lancer une pétition, […] nos émissions de CO2 n’en finissent plus d’augmenter […] l’horizon du réchauffement en 2100 est désormais estimé à quatre degrés. Une élévation de sept mètres du niveau des océans est envisagée. Des millions de kilomètres carrés de territoires seront immergés. C’est une très mauvaise nouvelle. » […] Une journée se passe, et le lendemain matin : « Airbus vient de décrocher un contrat de 50 milliards de dollars pour 430 moyen-courriers. C’est une très bonne nouvelle. » […] Comment les mêmes personnes, les mêmes journalistes, les mêmes directeurs de programmes radio peuvent-ils, jour après jour, rédiger coup sur coup des communiqués aussi incohérents que la mauvaise nouvelle du réchauffement climatique et la bonne nouvelle d’un contrat industriel qui va accentuer ce même processus ? » C’est avec une Grande joie qu’on se tape sur la tête !
Je vous fais grâce de cette connerie de super-serveur enfoui dans les terres glacées d’Islande dont le but est de peaufiner le Bitcoin, cette monnaie virtuelle qui fait tourner la tête des spéculateurs depuis 2017. Pourquoi là-bas ? Pour évacuer l’énorme quantité de chaleur qu’il dégage… c’est-à-dire, pour réchauffer la planète, pour une monnaie fictive sans laquelle la planète ne saurait plus tourner autour de son axe !
On comprend que ces contradictions relèvent d’une idéologie que personne ne parvient à remettre en cause, et qui est l’idéologie de la CROISSANCE : « Même devant une catastrophe qui menacerait de façon imminente nos modes de vie, nous ne cesserions de prôner la croissance. La croissance est sur toutes les lèvres, dans tous les programmes politiques, au cœur de tous les choix économiques. […] Quoi qu’il arrive, la production doit augmenter, la consommation doit s’accroître, […] nous avons à ce point intégré cette idée que nous sommes devenus incapables de penser autrement. » Mais « qu’est-ce qui, dans notre cerveau, nous conditionne à chercher non seulement de la nourriture, de l’argent, du sexe et du statut social, mais toujours plus d’argent, toujours plus de nourriture, toujours plus de sexe ou toujours plus de statut ? » C’est encore la programmation de la libération de la dopamine qui fait en sorte que l’on n’est jamais rassasié.
C’est le propre du drogué, ça, monsieur !


Alors, rien à faire ?


Tous les voyants sont au rouge. Le spectre de la destruction de l’environnement nous fige de stupeur. Il est urgent d’agir et nous ne faisons rien ! Timidement, on améliore l’isolation de nos habitats, on trie un peu nos déchets « Mais lorsque des communiqués lucides, fondés sur des mesures scientifiques validées, nous rappellent qu’un seul voyage en avion long-courrier annule, par son impact carbone, les efforts d’un an de tri de déchets ménagers, alors nous préférons penser à autre chose. […] Renoncer à des vacances à Bali pour espérer un effet dans quarante ans sur le niveau des mers, et encore, à condition que tout le monde fasse pareil ? » Hein ? Pourquoi serais-je seul à me priver de plaisir (dopamine) ? Et quel impact cela aurait-il ? Alors c’est certain que si chacun a le même raisonnement, RIEN, jamais, ne sera fait et c’est la tête droit dans le mur !


Bon, eh ben voilà, ce n’est pas de notre faute, c’est la faute à la dopamine ! Il nous l’a dit Sébastien, on est gouverné par la "carotte" !


Eh, oh ! Faut pas exagérer ! On a notre mot à dire, non ? Esclave de la drogue, je veux bien, mais jusqu’à un certain point, quand même. J’ai fumé pendant vingt ans, ou plus exactement, pendant deux ans, et j’ai essayé d’arrêter pendant dix-huit, à raison d’un peu plus d’un paquet par jour (dopamine), et en utilisant tous les subterfuges possibles, vainement… jusqu’au jour où (le 08/12/1978 vers 17h30) j’ai donné mon briquet et mon paquet de clopes à ma femme en lui disant « Terminé ! » et ce fut définitif. J’avais décidé que la dopamine allait changer de camp (même si je ne connaissais pas son existence).


OUAIS… Bingo ! J’ai écrit le paragraphe précédent quelques jours AVANT de découvrir le chapitre traitant de Mère Teresa…
NON, non, ne croyez pas que je sois devenu complètement dingue au point de me prendre pour Mère Teresa ! Mais ce chapitre développe ce que j’ai voulu dire par "J’avais décidé que la dopamine allait changer de camp" : en effet, bien que les hommes et les femmes ne naissent probablement pas avec des striatum (élément du cerveau distributeur de dopamine) différents, il apparait qu’il libère de la dopamine lorsque l’on partage son argent par exemple. Cette réaction a été majoritairement observée chez les femmes alors que - pour être schématique - les hommes libéraient de la dopamine quand ils gardaient leur argent. Le striatum des femmes semble davantage tourné vers la survie des autres. Cette différence viendrait d’un apprentissage, ou d’une prise de conscience. Ce qui est important dans cette constatation c’est que « La générosité féminine n’est qu’un exemple, mais elle montre que le striatum peut apprendre à aimer bien d’autres choses ». Ainsi, plus de quarante ans plus tard, je me souviens encore du plaisir ressenti à chaque envie de fumer refoulée.


Et comme mon ami Sébastien Bohler, je reste persuadé qu’avec un peu de doigté et de finesse on doit pouvoir utiliser le côté Panurge des humains pour éduquer notre striatum « Un jour, peut-être, le nec plus ultra du snobisme sera d’être sobre et respectueux de l’environnement, et non de posséder un 4 x 4 suréquipé. Dans cette hypothèse, dès l’instant où le statut social sera associé aux comportements respectueux de la planète, la partie sera gagnée. Le striatum sera devenu le moteur de la préservation, et non de la destruction. »


Mais pour rééduquer un élève vieux de plusieurs millions d’années d’évolution-sélection et lui inculquer de nouvelles valeurs, le travail sera rude et demandera des mises à jour fréquentes. Haut les cœurs ! Soyons d’inébranlables optimistes, sinon tout est foutu ! Le souhait le plus fou du vieil homme que je suis est que ces pages ne soient pas tout à fait inutiles.


C’est avec une infinie tristesse que je lègue à mon petit-fils une planète saccagée (j’y ai participé), mais c’est trop tard, j’en ai terminé. Et quand je vois l’incompréhensible comportement égoïste des jeunes générations, « non concernées » par les mesures anti-virus du "Corona" actuelles, s’ils ne veulent rien faire pour sauver des vies pour ces prochains jours, comment les convaincre de changer bien plus profondément de comportements pour sauver la planète pour les décennies à venir ? Complètement désabusé, je laisserai le mot de la fin à l’auteur : « Nous nous comportons comme des êtres dotés d’un haut niveau d’intelligence mais d’un faible niveau de conscience. » On sait, tout cela, mais on le fait quand même !

Philou33
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le 20 mars 2020

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