Le deuxième degré oublié.
Allez, critiquons car j'ai cette impression étrange que les lecteurs oublient une large dimension de l'oeuvre de Théophile Gautier. Cela ne se lit surement pas comme du Dumas ou du Victor Hugo, deux auteurs qui versèrent également à différents registres dans le roman "historiques".
J'ai lu capitaine Fracasse par deux fois après m'y être cassé les dents par trois. J'étais entêtée, oui, car c'était le seul livre avec une couverture en cuir de ma bibliothèque et je mettais un point d'honneur à l'avoir lu, mais là n'est pas le sujet.
Capitaine Fracasse tiens plus du roman à lire pour s'amuser que du pavé sérieux. Les histoires d'amour, de haine, de vengeance, les retournements de situations sont prévisibles des pages à l'avance. On lit un capitaine Fracasse pour se détendre, sympathiquement, il faut se laisser embarquer dans l'histoire, en apprécier tout les personnages qui le peuplent aussi simples soient-ils.
J'ai noté quelques phrases teintés d'ironie dans ce roman qui montraient bien combien l'auteur lui même semblait savoir pertinemment qu'il n'écrivait qu'une histoire bateau, un pastiche, destinée à être lue en tant que divertissement de l'époque.
Je lui reprocherais bien ces grands élans de lyrisme sur les dieux grecs et romains mal placés, eh bien, disons que cela rajoute une saveur de romantisme à ce méchant livre plein d'actions où l'on se fait attaquer sur les routes.
Lire Capitaine Fracasse comme une œuvre sérieuse, c'est, à mon sens, se planter le doigt dans l'œil jusqu'à l'épaule. Le lire comme une sorte d'imitation du roman de cape d'épée avec toutes les intrigues nécessaires à son bon fonctionnement, intrigues que l'on flaire quelques centaine de pages avant la péripétie, voila qui est intéressant. Et ce qui permet de ne pas être déçu.
Allez, sans haine, je vous le dis, le capitaine Fracasse, faut pas s'y prendre la tête.