Formidable roman de cape et d'épée, qui se lit très facilement. L'époque de Louis XIII est fort bien racontée, et les péripéties ne manquent pas, ainsi que les personnages plutôt hauts en couleurs, à côté de figures comme la douce Isabelle, ou le baron de Sigognac (dont on ne saura jamais le prénom...) jeune homme (au départ) triste et renfermé.
Et surtout, le livre est rédigé dans une langue fabuleuse, avec plein de trouvailles de vocabulaires (mots rares, mais si bien placés qu'on n'a pas besoin de lexique, ou carrément inventés), avec des pages de description (des lieux, des costumes, etc...) qui ne plombent absolument pas le récit. Un de mes plaisirs est d'ailleurs de relire à la suite le premier et le dernier chapitre, quasiment miroirs l'un de l'autre, le château délabré, et celui qui a retrouvé sa splendeur.
Gautier aurait prévu une fin tragique , que son éditeur lui aurait demandé de changer. Mais est-ce bien le cas ? Cette fin n'était peut-être qu'une ébauche, et comme il est dit dans la préface de l'édition que j'ai lue, ce type de fin ne s'accorde pas avec ce type de roman (un roman de cape et d'épée, ça doit finir bien).
NB Ce roman a un prédécesseur, ou plutôt une inspiration , le Roman comique (Scarron, 1651 - comique voulant dire ici "des comédiens"), qui raconte les aventures d'une troupe de comédiens ambulants, rejoints par d'autres personnages.