Le Carnet d'or n'est pas un ouvrage aisé.
Pourtant, sa lecture semble indispensable quand on replace l'ouvrage dans son contexte.
Doris Lessing - sur la base de sa propre vie et de ses expériences - nous conte un monde en évolution et fragmentation (d'un point de vue individuel et collectif).
Ainsi elle nous porte sa propre vision sur :
- l'écroulement de l'utopie communiste transformée en totalitarisme,
- la libération sexuelle,
- une certaine idée du féminisme occidental fruit des luttes américaines (de race et de genre) de la 1ère moitié du XXème siècle.
A l'arrivée, son ouvrage est donc bien plus qu'une fiction.
Et pour profiter de cette fiction, il faudra accepter d'être balloté entre plusieurs récits (dont l'auteure donne explicitement la signification dans le livre).
Une histoire fil rouge qui narre les aventures d'Anna - femme anglaise quarantenaire - ainsi que 4 carnets écrits de la main de la principale protagoniste :
- le noir pour consigner l'expérience d'Anna en Rhodésie du Sud,
- le rouge pour relater sa vie au sein du parti communiste anglais,
- le jaune, esquisse d'un roman en cours d'écriture,
- le bleu dans lequel Anna expose pêle-mêle ses réflexions et sentiments.
Le style est exigeant et les narrations s'étirent parfois (trop) longuement au risque d'en oublier les récits précédents.
Mais in fine, comment ne pas conseiller la lecture du Carnet d'or en tant que monument littéraire et sociologique.